dimanche 24 octobre 2010

Balade en ville

Ce matin là, il m’a encore donné une leçon. Il était à peine plus jeune que moi, et pourtant j’avais constamment l’impression qu’il possédait une compréhension de la vie hors du commun. Un peu comme un génie dans son domaine.
C’était juste après le camping dans la forêt, le lendemain même. Nous avions décidé d’utiliser notre temps libre pour nous balader en ville. La ville en question était vieille, mais colorée. Elle s’était clairement modernisée, mais uniquement dans ses activités. Les cybercafés et autres commerces contemporains restaient discrets, portant une certaines affection à l’ancienneté des bâtiments ainsi qu’à l’ambiance générale qui régnait en ville. Les petites boutiques conservaient leurs façades en bois ou en pierre travaillée, et leurs intérieurs en semblaient d’autant plus accueillants.
Andrew était pétillant, comme à son habitude. On aurait dit qu’il sautillait plus qu’il ne marchait. Il avait cette manière quelque peu intrigante, quand il ne parlait pas avec vous, d’étudier son environnement. Impossible qu’il regarde où il marche. A vrai dire il étudiait surtout les bâtiments, et je me plaisais à l’observer dans ses études méthodiques. Je ne pu néanmoins m’empêcher de le sortir de ses rêveries

«  Tu aimerais devenir architecte Andrew ? »

Il sentit la pointe d’amusement dans ma voix et tourna sa tête vers moi avec un air de faux-vexé. Il tira la langue avant de soupirer un ‘N’importe quoi’. Il savait très bien que je l’avais entendu et il continua

«  L’architecture moderne ce n’est pas mon truc. Non simplement… Cette ville est vieille et en observant ses maisons, je m’imagine quelques siècles plus tôt… Et puis je me demande comment pensaient les gens à cette époque. » Et puis après un silence il ajouta « Architecte non, mais travailler dans un musée pourquoi pas. 
- Tu aurais aimé vivre à une autre époque ? » 

Mon ton était un peu plus sérieux, je posais la question avec un véritable air de curiosité. Sa réponse,  au contraire, fut loin d’être sérieuse. Il redressa ses épaules et devint soudain droit comme un arbre. Il compléta son jeu d’acteur par un air pompeux et choqué

« Diantre non ! » 

Nous avons ri ensemble comme deux gamins fiers de leur pièce de théâtre. Andrew était vraiment une compagnie agréable, loin d’être prise de tête. Il suffisait de rester ouvert à son esprit un peu enfantin.

« Non vraiment, plus sérieusement, je suis tout à fait satisfait avec ce que j’ai. C’est peut être bête, mais je me dis que n’aurai pas eu la chance d’admirer toutes ces belles époques de loin si j’avais fait partie de l’une d’entre elles. Tout simplement parce que, vue de loin, c’est toujours plus beau. Ensuite, quand je vois ma petite aversion pour l’art moderne… »

Il laissa sa phrase en suspend, mais j’avais très bien compris. Et puis il se mit à pleuvoir. Au début, nous n'y avons prêté aucune attention. Mais rapidement la pluie fut forte et vive. Alors que nous nous baladions dans de petites rues, nous sommes entrés dans un café, ou un restaurant - peu importe à vrai dire - pour nous abriter. Alors même que j'ouvrais la porte pour laisser Andrew passer, une demoiselle, qui devait être tout juste un peu plus vieille que nous, tira sur la manche du manteau de mon ami avec ses mains mouillées.

« Excusez moi, pourrais-je prendre une table avec vous ? »


To be continued.
Yeah, I’m sorry, too tired to write =P
J'ai posté ça à cause de "ma fille" qui voulait une suite. J'avais prévenu que ça risquerai de décevoir. Surtout que la meilleure partie - selon moi - est dans la suite, qui sera postée une prochaine fois =P

mercredi 13 octobre 2010

Première News !

Bonsoir lectrices, bonsoir lecteurs =P

On m'a conseillé de faire un article autre que  "récit" pour parler un peu de moi. Alors je vais être assez rapide mais j'essayerai d'en faire régulièrement.
Tout d'abord, pourquoi ce blog ? Eh bien, bien qu'étant désormais étudiant en premier année de médecine, j'ai décidé de ne pas lâcher mon petit rêve à moi et garder en tête l'idée d'être écrivain. Évidemment, c'est le genre de chose qui n'arrivera jamais (soyons réalistes), mais l'affirme la sagesse publique, l'espoir fait vivre. Et puis, je ne supporte pas de faire que des Sciences, il faut bien se détendre de temps à autre =)
Ensuite, il s'agit également de tenir un projet. Je vais essayer de faire au moins une news par semaine. Je ferai de mon mieux pour y arriver, mais cette année je risque d'avoir peu de temps libre =P
C'est tout sur moi pour le moment ;) (Oui, j'aime les smiley !)

Ensuite, concernant ce qui a déjà été écrit, j'espère que vous aimez Laura, et surtout, Andrew =P *Mode gamin on* Vous préférez quiiii ? *off* Je pense ré-exploiter ces deux personnages (quoique Andrew, j'ai peur de casser un peu l'effet... Vous voulez une suite ?). Je m'excuse pour les fautes persistantes dans les textes- n'hésitez pas à me les signaler, je vous en serais reconnaissant.

Bon assez de bêtise pour ce soir, je retourne écrire le prochain texte =P

A peluche les nounours !

samedi 9 octobre 2010

Be nice, be pretty

«  Vivement que je rentre. Je n’en peux plus d’attendre »

Laura revenait des courses avec son sac à dos rempli de tout ce dont elle avait besoin. Son ventre lui demandait de se presser un peu, beaucoup. Qu’elle est dure, la belle vie de célibat. Elle devait rentrer, préparer son dîner et terminer ce fichu dossier. Laura soupira en entendant son ventre gargouiller. Elle n’était plus très loin. Elle n’avait plus qu’à traverser le parc dans lequel elle venait de s’aventurer d’un pas décidé.
La pluie qui tombait déjà depuis un moment commençait à s’intensifier. Laura enfouit ses mains dans ses poches, le plus profondément qu’elle le pouvait. Protégée sous sa capuche, elle baissa la tête et s’avança vers la descente. Elle connaissait ce parc par cœur. Bientôt, elle arriva à l’abri. Il était en bois, plutôt petit, juste assez pour contenir un banc à vrai dire.
Laura n’avait pas l’intention d’accorder plus d’importance que d’habitude à cet abri jusqu’à ce qu’elle entende un bruit s’en échapper. La brunette fut quelque peu perturbé par l’originalité du son qu’elle n’avait pas reconnu. Elle s’arrêta juste devant l’abri et bloqua quelque secondes avant de s’y réfugier. Le bruit se répéta, il venait de sa droite. Et cette fois, elle avait reconnu. Il s’agissait d’un miaulement. Il y avait là un petit chat, plutôt chétif. Il s’agissait sans aucun doute d’un chaton. Son pelage était clair, et sa coloration rousse faisait penser à celle d’un tigre. Cependant, son état lui laissait à désirer.
Laura s’accroupit en face du chaton et l’examina d’un peu plus près. Celui-ci n’en semblait pas du tout ravi et se braqua en arrière, tendu, les oreilles dressées. Il était cependant incapable de bouger. Il ne fallut pas longtemps à Laura pour comprendre qu’il était blessé à la patte. Ni une, ni deux, elle le prit dans ses bras malgré une légère résistance et se remit précipitamment en route. Elle le protégeait du mieux qu’elle le pouvait des intempéries. Fort de cela, le chaton réticent se calma.

~

Arrivée à la maison, Laura avait construit une litière de fortune avec des draps pour Tigrou. Tigrou, c’est ainsi qu’elle l’avait nommée. Elle lui apporta un peu de lait et s’accroupit à côté de lui en le regardant boire. Le petit bandage sur sa patte l’avait calmé. Il était mignon, une fois au sec. Laura se demandait sincèrement ce qu’elle allait faire de lui. Elle ne pouvait pas le garder… Elle en avait bien envie pourtant.

« Toc toc toc »

Elle et Tigrou levèrent subitement la tête vers la porte d’entrée. Laura n’était pas habituée à recevoir de la visite dans son petit studio. Et puis quand sa famille ou un de ses amis passait, elle était toujours prévenue. C’est donc un peu surprise qu’elle ouvra la porte.

« Désolé de vous déranger, mademoiselle… »

C’était un homme grand et légèrement âgé qui lui faisait face. Il tenait un large parapluie noir de sa main gauche. Se main droite tenait celle d’une petite fille qui était sans aucun doute la sienne. A première vue, Laura lui attribuait sept ou huit printemps.  Elle tenait un bout de papier dans son autre main. Papier qu’elle déroula pour le tendre à Laura. C’était une photo de Tigrou

« Si tu l’aurais vu, tu pourrais me dire où il est s’il te plait ? »
« Si tu l’avais, corrigea le père. Et je t’ai déjà dis de dire vous aux étranger Lynda »
« Ne vous inquiétez pas Monsieur. »

La prénommée Lynda faisait sourire Laura. Pendant que son père la réprimandait, Laura était partie chercher Tigrou qu’elle tenait désormais dans ses bras face à la petite fille. Laura souriait, un sourire chaleureux et amical, comme à son habitude. Ce sourire persista lorsqu’elle vit le visage de Lynda s’illuminer. Elle lui tendit Tigrou en lui demandant comment il s’appelait en réalité

« Tigrou ! Il s’est échappé quand on allait lui prendre un bain… »

Laura était interloquée et amusée à la fois. Il fallait croire que ce chat était fait pour s’appeler Tigrou… Ou que la petite Lynda lui ressemblait. Le père n’arrêtait pas de remercier Laura, soulagé. Il lui tendit un billet. Laura qui n’avait pas perdu son sourire le refusa poliment. Pourtant, il insistait. Laura était têtue, et son refus ne changea pas. Ce dialogue de sourd aurait pu durer un long moment si la petite n’était pas intervenue.

« Mais papa, on ne paye pas les super-héroïnes »

Décidément, cette petite rappelait son enfance à Laura. Le père ne fut pas étonné de ce manque de tact, mais rangea son argent et, remerciant une dernière fois Laura, repartit avec sa fille. Laura répondit aux signes d’adieu de Lynda de la même manière et ferma la porte. En ce moment même, elle était heureuse.

vendredi 8 octobre 2010

Il est 22h22...

-Il est vingt-deux heures vingt-deux, fais un vœu
-Pourquoi ?
-Tes étoiles t’écoutent chaque soir. Alors pense un peu à elles…

Mon regard se détourna de son visage et se perdit dans le ciel étoilé. Allongé dans l’herbe du soir à ses côtés, je cherchai la signification de ses paroles.  Je ne savais même pas quelle heure il était, et lui non plus… Il était vrai que la nature avait quelque chose de magique, mais…

- Les étoiles ne sont que des astres Andrew.
- Vraiment ? C’est ce que tu penses..?

Etrangement, c’était moi qui me retrouvais perturbé par sa réponse. Lui n’avait même pas bougé d’un pouce. Je restai silencieux, ne sachant que répondre. Cela ne faisait que quelques jours que nous nous connaissions, et pourtant, je le considérai déjà comme mon meilleur ami. Il était étrange. Différent pour être exact. Mais moi, je l’aimais bien. Nous étions à quelques mètres des tentes. Le reste du groupe dormait profondément sous la surveillance des arbres de la forêt.
Alors que j’étais perdu dans mes pensées, Andrew se redressa subitement pour se mettre debout.

-Allons faire un tour. Je n’arrive définitivement pas à dormir.

Interloqué, je pris la main qu’il me tendait pour me mettre debout à mon tour. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me propose une ballade en forêt si tard. Mais j’acceptai tout de même. Nous commençâmes à nous éloigner du camp, silencieux. Cette absence de parole ne nous dérangeait aucunement. A vrai dire, nous avions vite appris à profiter de ces moments qui se faisaient rares aujourd’hui. Seuls les frétillements des brindilles sous nos pas accompagnaient les bruits de la forêt. Il faisait bon, et j’avais un léger sourire sur mon visage. Andrew était devant, de telle sorte que je ne pouvais pas voir son visage. Restaient visibles dans la pénombre du soir sa touffe blonde et sa silhouette d’athlète. S’il y avait bien un sport où Andrew menait de la tête et des épaules le reste des personnes que je connais, c’est la course.

-Tu ne trouves pas ça magique ? lança-t-il en brisant le silence sacré instauré
-Quoi donc ?
-Non, je ne pense pas… Tu es bien trop pragmatique.
-Tu parles de cette marche ? L’air du soir me fait du bien si c’est ce que tu veux savoir.

Andrew rit légèrement. Malgré ce temps passé ensemble, j’avais toujours autant de mal à interpréter ce qu’il voulait mystérieusement me faire passer. Je me sentis bête.

-Arrête de te moquer de moi
-Je ne me moque pas de toi. Tu commences à penser comme les adultes.

Je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression que son ton à la fois légèrement pétillant et quelque peu amère cachait un reproche plus lourd qu’il n’y paraissait. Et étrangement, je le pris mal. Chose qu’Andrew avait dû remarquer car nous nous étions arrêté en même temps. Il se retourna vers moi avec un sourire

-Ah, peut-être pas tant que ça.
-J’ai toujours autant de mal à te comprendre…
-C’est normal, je suis différent. Je crois que je suis un enfant.

A dix-sept ans ? Décidément, il fallait savoir lire entre les lignes pour discuter avec lui…

-Je pense plutôt que tu es un indécis.

Il haussa les épaules et se remit en route

-C’est la même chose

Je me tus à nouveau et nous marchâmes encore quelques instants jusqu’à entendre un bruit de ruissellement. Ni une, ni deux, Andrew se dirigea vers la source comme un enfant était attiré par les sucreries. Ca, il n’y avait pas besoin d’être sorti d’une grande école pour le comprendre. Andrew adorait la nature, et en particulier, il pouvait passer des heures à admirer l’eau couler. C’est pourquoi il s’assit juste au rebord de l’eau et plongea son regard dans les ondes passantes. Il semblait comme absorbé par ces reflux aux reflets d’argent. Les rayons de la lune traversant le feuillage des arbres venaient réclamer leur place dans ce décor nocturne et s’éparpillaient à la frontière de l’eau.

-Ca tu vois, c’est magique