mercredi 29 décembre 2010

Ami, c'est un job à temps plein

Inspire, expire. Inspire, expire. Inspire… Je tendis la main vers la poignée de porte après avoir toqué. Ce n’était vraiment pas le moment d’avoir des soucis. Primo, aujourd’hui j’ai une masse de projet. Deuzio, si je me fais renvoyer… Brr je ne veux même pas imaginer son sourire, hors de question. Bon, aucune raison de s’inquiéter, j’étais sûrement convoqué pour une bonne nouvelle et non pas à cause de cet incident avec le client de ce matin… Du moins j’espère. Enfin, je referme la porte derrière moi, en profitant pour vérifier pour la quatrième fois que ma tenue ne pouvait donner lieu à aucun reproche, et me tourne vers l’intérieur de la pièce. Et là, poker face. J’avais fait de mon mieux pour cacher mon stress à mon patron, impassible derrière son bureau, mais la présence d’une tierce personne me fit tout rater.
Léna m’observerait avec un sourire en coin, fière de son effet. Qu’est-ce qu’elle fichait là ? Elle m’a sorti pas plus tard qu’hier qu’elle était de congé aujourd’hui… Et moi je lui avais exposé mes projet de…

« Ah ! Vous voila ! Excusez cette convocation hâtive, mais j’ai besoin de vous tout de suite. »

Je m’avance vers le bureau et hoche la tête d’un air compréhensif. Que voulez vous, c’est lui le boss, c’est lui qui décide. Mais le fait que ma collègue soit là m’intrigue encore.

« Votre collègue Mlle Oriona aimerait savoir s’il était possible qu’elle prenne votre place pour le rester de la journée. En contrepartie, vous prendriez sa place lundi matin, car elle ne sera pas disponible. J’allais convoquer une autre personne, mais Mlle Oriona m’a assuré que vous seriez d’accord… »

Grand sourire de la part de la "mademoiselle" concernée. Je plissais légèrement les yeux vers Léna avant de comprendre la combine. 

« J’accepte.
- Voila qui est parfait. Vous pouvez donc partir dès maintenant. Je vous attends ici lundi matin à 9h précise. Soyez à l’heure, les clients dont s’occupe… »

Blablabla sont du genre impatients et maniaque. Je suis au courant tout de même, mes collègues me racontent leurs galères. Nous avons donc disposé sur cet arrangement. Dans le couloir, le sourire de Léna était omniprésent. Elle était tellement fière de son coup que même si une météorite s’écrasait sur nous, ses lèvres arboreraient toujours ce sourire en coin. Une fois dans l’ascenseur, Léna se décida à ouvrir la bouche.

« Alors ? Tu ne dis rien ? »

Je me suis tourné vers elle avec un air de blasé déprimé. Elle fut immédiatement calmée. Sa tête me prit tellement de court que je ne pus jouer la comédie plus longtemps et explosai de rire. Son rire s’en suivit presque au même moment. Une fois calmés je lui fit mon grand sourire de gamin satisfait

« Merci beaucoup ! Je ne sais pas comment j’aurai fait sans toi
- Tu aurais courru
- Sûrement. Mais là j’ai trois heures de plus. Toujours aussi terre à terre
- Te fais pas d’illusion, j’ai fais ça pour le restau’ »

Elle me fit un clin d’œil. Quel restau’ ? Elle a une manière plutôt singulière d’imposer un rendez-vous galant celle là. Deuxième étage. Elle descend, je la remercie une dernière fois avec un sourire tandis qu’elle se dirige vers son bureau et que les portes de l’ascenseur se referment. Et là, soupire de soulagement. Je n’ai jamais vraiment compris d’où venait mon succès avec les filles, mais bon dieu je vous en supplie, faites que celle-ci ne me demande jamais de sortir avec elle. On est très bien entre amis. Me voila sorti de l’entreprise. Pas de temps à perdre, j’envoie deux trois textos pour annoncer la bonne nouvelle et je commence ma croisade. Le téléphone sonne déjà. Après quelques bribes inutiles je déclare.

«  Avec ce temps de libéré je vais pouvoir vous accompagner faire les courses.
- Oh non je vais me gagner un gosse…
- Ha ! Admets que t’es content que je vienne. T’aurai pas aimé être seul avec elle.
-Hum. Je vais te balance, fais gaffe.
- C’est moi qu’elle croira si je dis que t’as commencé.
- Sale gamin. Peut être, peut être pas. Bon on arrive dans 5 minutes ? »

Et hop, direction la grande surface avec les deux amis. Hélim n’avouait pas, mais je savais qu’il était content de ne pas se retrouver seul avec Galy. Elle est super gentille Galy, simplement, elle déteste avoir tord. Alors bon, généralement, quand elle se fait trop intimidante, on garde nos suggestions pour nous. En plus de ça, je la trouve… Comment dire, un peu plus refermée que les autres. Pas associable ni rien, simplement… J’ai toujours considérés ce groupe d’ami comme ma famille, mais Galy n’a pas l’air d’être de cet avis. Tout du moins elle fait bien la différence entre sa sœur et nous. Peu importe, un jour j’lui ferai comprendre que c’est moi qui aie raison. C’est tout une histoire de convaincre quelqu’un d’aussi naturellement intelligent. Bref. Nous sommes repartis avec un coffre plein. Je les abandonne pour aller m’occuper de ma partie du projet.

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